L’audition d’enfant devant le juge aux affaires familiales

A l’occasion d’une procédure qui le concerne, et notamment devant le juge aux affaires familiales, l’enfant doit être informé, en fonction de son âge et de son discernement, de son droit à être entendu et à être assisté d’un avocat à cette fin.

Cette audition vise à recueillir l’opinion et les souhaits de l’enfant concernant les questions qui le concernent directement, telles que la résidence habituelle, les modalités de résidence ou d’accueil chez l’un ou l’autre de ses parents.

L’audition des enfants par le JAF est encadrée par des dispositions légales et jurisprudentielles qui visent à protéger les intérêts de l’enfant tout en garantissant le respect de ses droits. Voici quelques points clés à connaître :

Conditions d’audition : L’audition de l’enfant est généralement ordonnée, par le JAF, soit à l’initiative de celui-ci, soit à la demande de l’une des parties soit à la demande de l’enfant lui-même. Lorsque l’enfant en fait la demande, l’audition est de droit, c’est-à-dire que la demande d’audition s’impose au juge, sauf à considérer que l’enfant ne présent pas le discernement suffisant ou que la procédure ne le concerne pas.

Ainsi, l’audition n’est possible que si l’enfant présente le discernement suffisant pour celle-ci. Le discernement de l’enfant doit être entendu comme sa capacité à exprimer un avis réfléchi sur la situation qui le concerne grâce à sa maturité et son degré de compréhension. Il n’y a donc pas de condition d’âge.

Cadre de l’audition : L’audition de l’enfant se déroule généralement dans le cabinet du juge, en présence du juge lui-même, de l’avocat de l’enfant. L’enfant est libre de s’exprimer librement sur la situation et de répondre aux questions du juge. L’enfant peut également entendu par un tiers désigné à cette fin (professionnels de l’enfance).

Contenu de l’audition : Lors de l’audition, le juge pose des questions à l’enfant afin de mieux comprendre sa situation familiale, ses relations avec ses parents, ses préférences et ses besoins. Les questions du juge, et le cas échéant, celles de l’avocat de l’enfant ainsi que les réponses sont retranscrites dans un procès-verbal. Ce compte-rendu est lu à l’enfant avant signature par ses soins. Il est ensuite transmis aux avocats des parents.

Poids de l’audition : Les déclarations de l’enfant lors de l’audition ne sont pas contraignantes pour le juge, mais elles sont prises en compte dans le cadre de l’évaluation globale de la situation familiale. Le juge peut décider de suivre ou non les souhaits de l’enfant en fonction de différents critères, tels que l’âge de l’enfant, sa maturité, et l’intérêt supérieur de l’enfant.

Il est important de noter que l’audition de l’enfant par le JAF vise avant tout à garantir son bien-être et à prendre en compte son point de vue dans les décisions qui le concernent. Cette pratique s’inscrit dans le cadre plus large du droit de l’enfant à être entendu dans les procédures judiciaires qui le concernent, tel que défini par la Convention internationale des droits de l’enfant.